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Les Italiens appelés aux urnes malgré la progression du coronavirus

Beaucoup de scrutateurs ont déserté les bureaux de vote et dû se faire remplacer au pied levé par des fonctionnaires, par peur du Covid-19. © KEYSTONE/EPA/NICOLA FOSSELLA
Beaucoup de scrutateurs ont déserté les bureaux de vote et dû se faire remplacer au pied levé par des fonctionnaires, par peur du Covid-19. © KEYSTONE/EPA/NICOLA FOSSELLA
Beaucoup de scrutateurs ont déserté les bureaux de vote et dû se faire remplacer au pied levé par des fonctionnaires, par peur du Covid-19. © KEYSTONE/EPA/NICOLA FOSSELLA
Beaucoup de scrutateurs ont déserté les bureaux de vote et dû se faire remplacer au pied levé par des fonctionnaires, par peur du Covid-19. © KEYSTONE/EPA/NICOLA FOSSELLA


Publié le 20.09.2020


Alors que le coronavirus repart à la hausse, les Italiens ont pris timidement dimanche le chemin des urnes pour un référendum sur le nombre de leurs parlementaires. Ils élisent ausi les présidents de régions comme la Toscane.

En début de soirée, la participation au référendum national était évalule à 30%. L'ensemble des 46 millions d'électeurs italiens doivent se prononcer sur un référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires. Cette promesse électorale du M5S devrait a priori se concrétiser.

Le nombre d'élus passerait alors de 945 à 600. Aujourd'hui, l'Italie a le deuxième parlement le plus fourni en Europe, derrière le Royaume-Uni (environ 1400) et devant la France (925).

Elections

Six régions - quatre à gauche (la Toscane, qui sera particulièrement scrutée, la Campanie, les Pouilles et les Marches), deux à droite (la Ligurie et la Vénétie) - doivent aussi élire de nouveaux présidents.

Avec des candidats uniques, l'alliance entre centre-droit et extrême droite pourrait faire des ravages dans les régions "rouges" où s'alignent des candidats de gauche dispersés. Ce qui infligerait une sévère rebuffade au gouvernement de Giuseppe Conte, coalition formée voici un an entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) et le Parti démocrate (PD, centre-gauche).

Une septième région, le minuscule Val d'Aoste, renouvelle ses conseillers régionaux: l'équipe sortante a été impliquée dans une enquête pour infiltration mafieuse de la 'Ndrangheta (mafia calabraise) lors des élections régionales de 2018.

La Toscane "décisive"

La coalition de droite est composée de la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), de Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni (extrême droite) et de Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi, et se présente unie dans toutes les régions.

Tous les observateurs ont le regard rivé sur la Toscane, place forte "rouge" depuis l'après-guerre, où les sondages donnent les candidats de gauche et de droite dans un mouchoir de poche. A la mi-journée, 14,4% des inscrits s'y étaient déplacés pour voter.

"L'élection en Toscane sera décisive pour Matteo Salvini", dont la popularité s'est effritée durant la pandémie, souligne l'analyste politique Barbara Fiammeri, du journal Sole 24 Ore.

Se présente dans la région Susanna Ceccardi, ex-eurodéputée de La Ligue. Elle affrontera notamment un candidat choisi par Matteo Renzi, l'ancien chef (Parti démocrate) du gouvernement, qui tente de se relancer à travers sa nouvelle formation, Italia Viva.

L'avenir du chef du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, pourrait se jouer dans cette région. Celui du dirigeant du M5S, Luigi di Maio, dépend plus d'un "oui" au référendum, son cheval de bataille.

Désertions dues au Covid

Pour ce tout premier scrutin organisé depuis la pandémie, les réticences des électeurs les plus âgés pourraient peser sur l'affluence dans les bureaux de vote, ouverts dimanche de 07h00 à 23h00, mais aussi lundi de 07h00 à 15h00.

Seuls 1820 électeurs, confinés pour cause du coronavirus, ont demandé à voter à distance - tel l'ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi, atteint par le virus mais sorti depuis quelques jours de l'hôpital. A Rome, l'hôpital Spallanzani, en pointe des soins contre le virus, dispose d'un bureau de vote. L'établissement compte actuellement 93 patients positifs, dont 10 en soins intensifs.

A la veille du scrutin, la peur a rattrapé scrutateurs et présidents de bureaux de vote, qui ont massivement déserté dans tout le pays et été remplacés par des employés municipaux, des pompiers et des étudiants. La ville de Milan (nord) a ainsi lancé un SOS samedi sur les réseaux sociaux, pour remplacer au pied levé 100 présidents de bureaux de vote.

Les mesures de sécurité sont strictes, mais les électeurs doivent abaisser leur masque, à deux mètres de distance, pour s'identifier avant d'aller déposer leur bulletin. Comme d'autres experts, Massimo Galli, infectiologue à Milan, estime que tenir aujourd'hui ces élections plusieurs fois reportées est "une folie".

Samedi, le pays a enregistré 1628 nouveaux cas et 24 morts. La contagion se transmet actuellement dans les deux tiers des cas au sein des familles, des plus jeunes aux plus âgés, faisant remonter la moyenne d'âge.

ats, afp

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