Une vingtaine de jeunes ont manifesté dernièrement à Berne pour «Une Suisse forte dans l’Europe» (LL 3.4). Aujourd’hui le peuple et les cantons seraient prêts à donner la main. Des ténors d’associations économiques et de l’Union syndicale suisse (USS) tentent encore de s’y opposer. Après des tergiversations et renvois, le Conseil fédéral prend enfin au sérieux les négociations avec Bruxelles. Le peuple aura le dernier mot. La Suisse est devenue l’îlot isolé au milieu du continent, alors qu’elle dépend de plus en plus des échanges commerciaux, culturels et de la sécurité. Notre vision s’arrête-t-elle à la jouissance du bien-être, de la liberté ou au passé? Notre pays ne peut plus cohabiter et défendre seul ses intérêts.

Depuis plus de cinquante ans, le cours de l’histoire s’est modifié. Les pays européens ont compris l’importance de réunir leurs destins en créant un modèle de société fondé sur le respect des différences, la solidarité et la responsabilité entre tous. Une culture fondée sur le refus de la loi du plus fort. La menace d’un monde égoïste, intolérant, notamment d’une domination autocratique, est plus que jamais présente. Malgré ses manques, l’Europe – modèle unique de 27 pays – a besoin d’être unie et forte face aux grandes puissances.

La Suisse pourra participer aux décisions et apporter des atouts complémentaires, tels le fédéralisme, la négociation, le sens du compromis et une identité culturelle, sans perdre son indépendance. Notre avenir, dans l’intérêt des jeunes générations, va dépendre de plus en plus de nos relations. Nous devons aussi participer à un tel sursaut de changement. Etre à la fois Suisses et Européens!