Amnesty International: «Les violations des droits humains se font ouvertement», selon Agnès Callamard
Les Etats justifient chaque atteinte aux droits humains, dénonce Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, à l’heure de la sortie du rapport 2023-2024.
Thierry Jacolet
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On les attaque, on les piétine, on les viole: les droits humains subissent tous les outrages, mais tiennent bon. Dans un monde sous tension permanente qui brûle de l’Ukraine à la bande de Gaza en passant par le Soudan et la Birmanie, les civils ont payé au prix fort les conflits, les répressions et les discriminations en tous genres. Les atteintes aux droits humains ont été considérables l’an passé, observe Agnès Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty International, qui présentait mardi à Londres le rapport 2023-2024 de l’organisation. Décryptage.
Entre 2010 et 2023, le nombre de conflits armés entre Etats ou entre groupes est passé d’une trentaine à plus d’une cinquantaine. C’est une cause majeure de la dégradation du respect des droits humains?
Agnès Callamard: Absolument. Le nombre croissant des conflits armés fait partie de cet environnement que nous dénonçons. C’est le résultat de la restructuration du système international avec beaucoup de conflits par proxy,